Chaque migrant qui entreprend un voyage laisse derrière lui une famille.
Nous avons tendance à nous intéresser au voyage lui-même et aux crises qui poussent les migrants à quitter leur foyer. Mais la migration ne concerne pas seulement les gens qui fuient les conflits ou demandent l’asile. Le nombre de personnes affectées est beaucoup plus important que le nombre de migrants en déplacement qui tentent de se traverser des frontières hostiles. Ceux qui restent derrière, loin des projecteurs et de l’attention des médias, doivent soutenir leurs proches dans leur périple. Ils portent dès lors eux aussi un lourd fardeau financier et émotionnel.
Notre reportage spécial s’intéresse au sort de deux de ces familles.
entre l'arbre et l'écorce
Lucky, qui se fait appeler « Biggy », a quitté le Nigeria il y a quatre ans dans l’espoir de faire fortune en Europe. Il est resté coincé au Maroc. Il vit dans une tente dans la forêt, incapable d’aller plus loin, réticent à accepter son échec et à rentrer chez lui. Sa mère vieillissante est restée au Nigeria et prie pour sa sécurité. Elle n’a aucune idée de ce avec quoi il doit composer en tant que migrant sans papiers – la crainte constante de la police, la vie à la dure. Elle est convaincue que Lucky atteindra un jour l’Europe et qu’il l’aidera à sortir de la pauvreté. Cliquez ici pour lire leur histoire.
Le « Back way »
Mohammed Lamin a abandonné son emploi, emprunté de l’argent à son frère et quitté la Gambie pour l’Europe par le « back way » – une voie terrestre extrêmement périlleuse à travers le Sahel jusqu’en Libye, suivie d’une traversée vers l’Europe à bord d’un bateau de passeur. Il ne voyait aucun réel avenir pour lui-même en Gambie et il avait l’impression qu’il se devait de tenter d’améliorer les perspectives de sa famille. Maintenant qu’il « a réussi », les membres de sa famille espèrent que le sacrifice financier qu’ils ont fait sera récompensé. Le frère aîné de Lamin se prépare à lui suivre ses traces. Cliquez ici pour lire leur histoire.
Photo de couverture par Jason Florio/MOAS.eu/IRIN