Le Sénégal est fier de son héritage musical. Or, les habitants de la région de la Casamance, dans le sud du pays, chantent trop souvent leur douleur et leur souffrance face à ce conflit sans fin.
« Dites-nous, qui a amené cette guerre ? » chantent Les Frères du Sud, un groupe local, en diola. « Pourquoi toute cette misère ? Dites-nous, comment en sommes-nous arrivés là ? »
Au fil des années, les atrocités commises au Libéria et en Sierra Leone ont attiré l’attention des grands journaux au détriment de la lutte séparatiste de faible intensité menée en Casamance. Il s’agit pourtant du plus long conflit civil qu’ait connu l’Afrique de l’Ouest.
La guerre intermittente qui sévit depuis trois décennies a tué des milliers de personnes, déplacé des dizaines de milliers d’autres et paralysé l’économie fondamentalement rurale. La présence de mines antipersonnel a transformé de larges pans du territoire en zones dangereuses.
La Casamance, une région géographiquement isolée du reste du pays, est douloureusement belle et riche sur le plan agricole. Le riz, les agrumes et les anacardiers poussent en abondance sur cette bande de terre fertile coincée entre la Guinée-Bissau et la Gambie. La région devrait être le grenier à blé et le principal producteur de fruits du Sénégal, mais il s’agit plutôt de l’une des beautés gâchées du continent africain. Les munitions non explosées ont rendu les terres arables inutilisables ; les contrebandiers ont pris le contrôle des luxuriantes forêts ; et les plages de sable blanc, qui laissaient autrefois présager une avalanche de touristes étrangers, sont presque désertes.
Le conflit armé est peut-être dans une phase de latence, mais les doléances économiques et politiques subsistent et les répercussions criminelles et sociales du conflit empêchent la région d’aller de l’avant et de prospérer.
Les habitants ont été pris entre deux feux et ont dû fuir – souvent plus d’une fois – pour se réfugier dans des villages n’ayant pas encore été affectés par les affrontements. Les plus chanceux ont été accueillis par des parents ou des amis. Les autres ont été contraints de se réinstaller là où ils ont pu trouver la place pour le faire. Il n’existe aucun camp officiel pour les personnes déplacées.
Malang Sadio a 70 ans. Le conflit l’a obligé à se déplacer à trois reprises, la première en 1992. « La deuxième fois, c’était en 1998 », a-t-il dit à IRIN. « Les rebelles se sont emparés de nos biens. Ils ont détruit nos cultures et nos anacardiers, qui étaient notre principale ressource. » En 2009, l’armée sénégalaise a bombardé le village où il s’était réinstallé parce que des rebelles s’y cachaient.
« Toutes nos maisons ont été détruites pendant le bombardement », a dit M. Sadio. « Nous avons finalement profité d’une accalmie pour fuir vers Ziguinchor en laissant derrière nous toutes nos possessions. Mais lorsque nous sommes arrivés là-bas, il n’y avait aucune structure humanitaire pour nous accueillir. »
M. Sadio et sa famille se sont installés dans un quartier pauvre de Ziguinchor, la plus grande ville de Casamance et la deuxième plus grande ville du Sénégal après Dakar, la capitale. Depuis six ans, ils vivent dans des conditions qu’il décrit comme « difficiles ». Ils n’ont pas trouvé d’emploi leur permettant de subvenir à leurs besoins et entretiennent peu d’espoir de pouvoir un jour retrouver la vie rurale qu’ils menaient autrefois.
LES RACINES DE LA RÉSISTANCE
La rébellion est née du ressentiment du peuple diola, une minorité du sud, envers les Wolof, le groupe ethnique majoritaire du Sénégal, dans les décennies qui ont suivi l’indépendance du pays vis-à-vis de la France, en 1960. Les croyances traditionnelles des Diola, qui représentent seulement 3,7 pour cent de la population sénégalaise – mais 60 pour cent de la population de la région de Ziguinchor –, les distinguent des autres groupes sénégalais.
Or, selon Martin Evans, professeur de développement international à l’Université de Chester et spécialiste du conflit en Casamance, il faut éviter de considérer seulement le problème à travers le prisme de l’ethnicité. « C’est une question de pouvoir, de politique et, surtout, d’histoire », a-t-il dit à IRIN.
Dans les décennies qui ont suivi l’indépendance, les Diola n’ont pas réussi à obtenir une plus grande autonomie. Le sentiment séparatiste s’est alors renforcé. Les Diola ont commencé à accuser les nordistes de manquer de respect à leurs traditions et de monopoliser les emplois, les propriétés et les terres.
Les événements survenus en 1980, notamment la violente grève des étudiants du lycée public de Ziguinchor et le mouvement d’indignation ayant suivi la défaite de l’équipe de football locale lors de la Coupe du Sénégal en raison de décisions d’arbitrage prétendument injustes, ont contribué à alimenter les tensions. Les intellectuels ont parlé d’une « seconde colonisation » et d’une érosion de l’identité culturelle casamançaise.
La principale figure de la cause séparatiste est sans doute l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, un prêtre charismatique de l’Église catholique romaine qui a réussi à atteindre un vaste public en tenant des discours provocateurs à la radio. La situation a dégénéré le 26 décembre 1982 lorsque des gendarmes ont ouvert le feu sur des manifestants qui avaient remplacé le drapeau tricolore sénégalais ornant certains bâtiments publics de Ziguinchor, la principale ville de la région, par le drapeau blanc de la Casamance.
L’abbé Senghor faisait partie des manifestants qui ont été arrêtés dans le cadre de la répression qui a suivi. En décembre 1983, il a été condamné à une peine de 10 ans d’emprisonnement, ainsi que huit autres agitateurs importants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).
Le 18 décembre 1983, une semaine après l’annonce du verdict, des manifestants en colère ont marché sur Ziguinchor armés de lances, de machettes et de fusils de chasse. Les forces de sécurité ont réussi à réprimer la manifestation, mais la répression a eu un coût humain très élevé. Les chiffres officiels font état de 24 décès et de 250 arrestations, mais d’autres sources estiment que le nombre de victimes est plus près de 200. Ce « Dimanche rouge », comme on a fini par l’appeler, est devenu l’événement emblématique de la lutte séparatiste en Casamance.
UNE GUERRE MENÉE DANS L’OMBRE
Les premières années du conflit ont été marquées par une guérilla de faible intensité menée par les rebelles armés du MFDC, y compris des officiers de l’armée sénégalaise à la retraite et des vétérans casamançais ayant participé aux guerres en Algérie et en Indochine.
Le président Abdou Diouf a fait preuve d’ouverture en nommant au sein de son cabinet quatre ministres casamançais, mais le gouvernement a été accusé de répression, et notamment d’actes de torture et d’assassinats de prisonniers politiques, en raison de son recours à la méthode de la carotte et du bâton.
Le conflit a été exposé au grand jour lorsque, le 20 avril 1990, la branche armée du MFDC, connue sous le nom d’Atika (« guerrier », en diola), a attaqué un poste de sécurité situé sur la frontière gambienne, tuant deux agents des douanes.
Les affrontements entre les rebelles et les forces de sécurité sénégalaises se sont multipliés, notamment le long de la frontière bissau-guinéenne. Des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir leurs villages
Les combats se sont intensifiés entre 1995 et 1998. Les rebelles ont en effet réussi à se procurer des armes plus perfectionnées grâce à leurs alliés en Gambie et en Guinée-Bissau. En juillet 1995, 23 soldats ont été tués à Babonda, près de la frontière bissau-guinéenne, après avoir été capturés lors d’une embuscade. Deux ans plus tard, en août 1997, 25 soldats ont été tués dans une autre embuscade au sud-est de Ziguinchor.
Les mines antipersonnel qui, à partir de 1997, ont été posées un peu partout sur le territoire par les rebelles et l’armée sénégalaise constituent l’un des legs les plus regrettables du conflit. De vastes zones de terres agricoles de première qualité ont été rendues inutilisables et la présence des mines représente encore à ce jour un grave problème.
Au fil des décennies, la lutte séparatiste est devenue indissociable des opérations criminelles menées par un réseau d’entreprises par-delà les frontières poreuses de la région. Des factions rebelles rivales se disputent le contrôle des lucratives industries du cannabis et de la noix de cajou, alors que les unités militaires tirent profit du commerce illégal du bois.
Dans l’ensemble, la lutte séparatiste en Casamance n’a pratiquement pas été médiatisée. D’autres conflits faisant état de plus grosses bombes, de bilans plus lourds et d’atrocités plus terribles et représentant des préoccupations plus directes ont retenu l’attention de la communauté internationale.
Amnesty International a cependant cherché à attirer l’attention sur les exécutions extrajudiciaires, les disparitions et les violations flagrantes des droits de l’homme dans un rapport influent publié en février 1998.
Il est difficile de dresser un bilan précis. Selon les estimations réalisées en 2004, le nombre de victimes du conflit se situerait quelque part entre 3 000 et 5 000 – un chiffre comparable aux pertes humaines subies pendant les 30 années de « troubles » en Irlande du Nord.
LES DÉPLACÉS
Selon l’Association pour la Promotion rurale de l’Arrondissement de Nyassia (APRAN), une ONG locale qui tente d’aider les déplacés à rentrer chez eux, 78 villages de la Basse-Casamance ont été complètement détruits pendant les combats et plus de 150 000 personnes ont perdu leurs foyers.
Des milliers de civils sont toujours déplacés par le conflit. Quelque 6 000 personnes ont trouvé refuge à Ziguinchor et au moins 10 000 autres ont fui en Gambie ou en Guinée-Bissau. Nombre d’entre elles continuent de nourrir un profond ressentiment envers les autorités sénégalaises.
Demba Keita, secrétaire général de l’APRAN, a dit à IRIN que de nombreuses personnes souhaitaient rentrer chez elles, mais qu’elles sentaient que les conditions ne leur permettaient pas de le faire.
« Leurs villages ont été anéantis et elles n’ont aucun moyen de les reconstruire », a-t-il dit. « L’État sénégalais ne fait rien pour les aider. Et nous sommes incapables de convaincre les donateurs de s’engager dans la reconstruction, car ils ont l’impression que le processus de paix n’avance pas. »
En 2005, le gouvernement a créé l’Agence nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC) afin d’aider les déplacés à reconstruire leurs maisons ou à se réinstaller ailleurs. Le programme manque cependant régulièrement de financement et plusieurs des quelques centaines de huttes de terre qui ont été construites en 2013 et 2014 se sont effondrées dès les premières grosses pluies.
En 2007, M. Evans s’est intéressé aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) déracinées par les combats dans les régions rurales situées le long de la frontière bissau-guinéenne pendant la première moitié des années 1990.
« L’afflux soudain et non planifié de cette vaste population à Ziguinchor est venu aggraver un contexte économique déjà difficile. Les structures socio-économiques normales sont surexploitées et les emplois adéquats et raisonnablement rémunérateurs se font extrêmement rares dans les zones urbaines », a-t-il écrit.
« Les PDIP occupent donc des emplois semi-qualifiés ou non qualifiés précaires et mal payés. Les possibilités d’élargir leurs compétences pour développer de nouvelles formes de travail ou investir dans leurs propres entreprises sont très limitées en raison de leur situation et de celle de la ville en général. Les difficultés auxquelles sont confrontées les PDIP sont donc exacerbées par rapport à celles des citadins ordinaires, qui sont eux-mêmes relativement pauvres. »
Il y a 10 ans, Amy Sane a fui Ziguinchor pour se réfugier dans le village de Trankille, au sud. Pour réussir à faire vivre sa famille, elle doit marcher 7 ou 8 kilomètres chaque jour pour aller chercher dans le bush du bois ou des fruits sauvages qu’elle vend ensuite en ville.
« Ce n’est qu’en retournant dans notre village que nous pourrons cesser de souffrir. Malheureusement, ce n’est pas possible dans la situation actuelle, car, comme tous ceux qui ont fui leurs villages, nous n’avons rien pour rebâtir notre maison », a-t-elle dit à IRIN.
Ceux qui décident de rentrer dans leurs villages et de se réinstaller sur leurs terres doivent faire face à de nombreuses difficultés.
« Les régions où ils retournent ont été abandonnées depuis plusieurs décennies », a expliqué M. Evans. « Tout a plus ou moins disparu sous les arbres et les broussailles. Les efforts physiques qu’ils doivent déployer pour défricher et reconstruire sont énormes. »
AIDE INTERNATIONALE ?
Les organisations d’aide internationale ont abandonné les vastes projets mis en place en Casamance lorsque le MFDC a commencé, en 1997, à poser des mines un peu partout sur le territoire. Les 10 millions de dollars versés en 2000 par l’USAID sont cependant tombés à point nommé et ont permis de donner un nouvel élan aux efforts de reconstruction.
Des organisations telles que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’UNICEF ont aidé des familles à se réinstaller, organisé des campagnes de vaccination, amélioré les soins de santé et tenté de revitaliser les communautés agricoles. Handicap International et Mechem, un groupe sud-africain, ont lancé une campagne de déminage réussie, mais incomplète.
Or, jusqu’à présent, les efforts ont été fragmentaires et peu cohérents. Sans une véritable tentative de s’attaquer aux racines sociales et économiques du problème, les progrès sont très limités.
« La reconstruction et le développement ont été inégaux et déséquilibrés. On estime qu’ils n’ont pas vraiment réussi à offrir des opportunités aux populations locales », a dit M. Evans.
De nombreux habitants de la région se sentent toujours marginalisés en raison d’un certain nombre d’enjeux entourant l’éducation et les possibilités offertes aux jeunes, a-t-il ajouté.
« On est allé jusqu’à une centaine d’ONG qui pouvaient agir sur le soi-disant développement de la Casamance. Et qu’est-ce qui s’est passé ? Vous aurez la curiosité de passer un peu partout en Casamance et vous allez voir où est le développement : on ne sait pas », a dit Abdou Elinkine Diatta, qui s’est battu avec Atika dans les années 1980 et 1990, avant de devenir porte-parole pour les rebelles. « Peut-être que la situation a permis de mieux développer Dakar, [mais il n’y a eu] aucun développement en Casamance. »
L’an dernier, Robert Piper, l’ancien coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour le Sahel, a admis que la situation en Casamance représentait un réel « dilemme » pour la communauté humanitaire internationale.
« D’un côté, il y a de réels besoins, notamment en matière d’insécurité alimentaire. D’un autre côté, nous devons reconnaître qu’il s’agit d’une région du Sénégal qui dispose de nombreuses ressources et qui ne devrait donc pas avoir besoin d’une opération humanitaire. »
EFFORTS DE PAIX
En 2000, l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, avait promis de faire la paix dans les 100 premiers jours de son mandat. Un accord très médiatisé signé quatre ans plus tard a rapidement échoué à la suite d’accusations de népotisme.
« Le problème avec Wade, c’est qu’il a toujours cru que le conflit pouvait être réglé par l’adoption de mesures de développement/reconstruction pour la Casamance ou par une approche du MFDC fondée sur le principe du ‘diviser pour mieux régner’ », a indiqué M. Evans.
Le décès de l’abbé Senghor, en 2007, a rendu la paix encore plus difficile à atteindre. Senghor était l’un des rares interlocuteurs qui pouvaient se targuer de parler avec une certaine autorité au nom de différentes factions du MFDC.
En 2012, Macky Sall a succédé à Wade. Le nouveau président sénégalais a insufflé une nouvelle vie au processus. Il a parlé d’une « paix des braves » et proposé l’adoption d’un « plan Marshall » pour la Casamance.
Les efforts de M. Sall ont porté des fruits lorsque, en avril dernier, Salif Sadio, un important leader rebelle, a annoncé un cessez-le-feu unilatéral à la suite de négociations menées par la Communauté de Sant’Egidio, une organisation catholique qui milite en faveur de la paix.
« M. Sall semblait prêt à faire preuve de patience. Par ses efforts de médiation, il a au moins reconnu que des problèmes politiques et sociaux étaient à l’origine du conflit, même si ces problèmes ont été un peu perdus de vue pendant les 32 années du conflit », a dit M. Evans à IRIN.
La division du MFDC en plusieurs factions – basées au Sénégal, mais aussi dans les communautés de réfugiés de la Guinée-Bissau et de la Gambie – est le principal obstacle à l’instauration d’une solution globale et durable.
« Le MFDC est divisé. À mon avis, il risque d’être difficile d’atteindre une forme d’accord de paix unifié », a dit M. Evans. « Je pense que ce sera très difficile. Comment réussir à réunir toutes ces personnes autour d’une table ? Comment intégrer des éléments aussi différents les uns des autres, en particulier certains de ceux issus des pays voisins ? »
Parmi les gens qui sont représentés par ces leaders du MFDC, nombreux sont ceux qui sont devenus très aigris, notamment les réfugiés qui ont élevé leur famille à l’étranger et qui vivent à l’extérieur du pays depuis au moins une génération. « Nombre d’entre eux vivent dans une sorte de folklore de l’exil : ils se disent qu’ils ont fui les persécutions d’un État très oppressif », selon M. Evans.
Une grande partie de la population considère qu’un grand nombre de protagonistes tirent des avantages trop importants du statu quo pour rechercher le changement.
« À qui profite ce conflit ? Ça profite à tout le monde ! » a dit Youssouph Coly, un ancien rebelle qui est devenu négociateur pour le MFDC. « Les gens n’osent même plus aller dans la brousse pour chercher le bois », a-t-il dit à IRIN. « C’est l’armée et le MFDC qui exploitent aujourd’hui les forêts. Il y a le bois et, ensuite, les noix d’anacarde. C’est devenu une richesse terrible. Vous croyez vraiment que ces gens souhaitent que ça se termine ? Bien sûr que non. »
Même s’ils reconnaissent les progrès récents accomplis par M. Sall, ceux qui étudient le développement de la Casamance depuis un certain temps ne sont pas convaincus qu’une paix durable est possible dans un avenir rapproché.
« Il y a encore suffisamment d’éléments radicaux disposés à mourir pour l’indépendance au sein du MFDC. Ils ne sont pas prêts à se contenter de moins au moment de négocier avec le gouvernement. Et il y a ceux pour qui le conflit est une sorte de mode de vie », a dit M. Evans.
« Reste à voir si la paix durera suffisamment longtemps pour permettre à la majorité des personnes qui sont toujours déplacées de rebâtir leurs vies sur leurs terres natales. »
L’historien français Jean-Claude Marut, un autre observateur attentif de la Casamance, est du même avis. Il a cependant dit à IRIN : « Il est inutile de céder au fatalisme. Ce serait bien de se tromper. La Casamance a porté un très lourd fardeau pendant plus de 30 ans. »
Les paroles des Frères du Sud sont empreintes de colère et de douleur, mais la chanson se termine sur une note plus optimiste. « Il n’est pas trop tard. Il est temps de nous décider », chantent-ils (lien vers la vidéo).
Article : Chris Simpson et Mamadou Alpha Diallo, Ziguinchor
Recherches complémentaires : Aida Grovestins et Andrew Oberstadt
Photo de couverture : Tom Burke/Flickr